La cheffe Alizé Léhon dirige l'orchestre régional !

Aux vacances de la Toussaint, l'orchestre symphonique régional revient pour sa 3ème année !
70 jeunes artistes issus des Conservatoires de Bordeaux, Limoges, Grand Poitiers, Maurice Ravel Pays basque et Pau-Béarn-Pyrénées, ainsi que du Pôle d'Enseignement Supérieur de Musique et de Danse Bordeaux Nouvelle-Aquitaine (PESMD) et du Pôle Aliénor se retrouvent pour former un orchestre symphonique : une expérience collective et formatrice pour ces jeunes musiciennes et musiciens !

En 2025, après 2 éditions placées sous la baguette passionnée de Sora Elisabeth Lee, c'est la jeune cheffe d'orchestre Alizé Léhon qui rejoint l'aventure et dirigera les élèves lors des concerts programmés les 24 et 25 octobre prochains.
Pour faire connaissance, Alizé Léhon a accepté de répondre à nos questions...

Alizé Léhon, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis cheffe d’orchestre et j’ai la chance d’être invitée régulièrement par des formations en France et à l’étranger, comme le Sinfonieorchester Basel, le National Symphony Orchestra of Ireland, l’Opéra Orchestre National de Montpellier, l’Opéra de Tours ou encore l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine.
Parallèlement, je m’investis auprès d’ensembles amateurs : je suis directrice musicale du Chœur et Orchestre des Grandes Écoles, et je participe à des projets où la musique devient un outil de partage et de lien social. J’ai ainsi dirigé un concert en milieu carcéral et je suis cheffe de l’orchestre DÉMOS Metz Moselle-Nord, qui permet à des enfants de découvrir l’orchestre de manière inclusive et ludique.
Titulaire d’un master du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans la classe d’Alain Altinoglu et d’un Diplôme d'État de direction d’ensemble instrumentaux, je m’attache à explorer aussi bien le grand répertoire symphonique que des projets tournés vers la médiation, toujours avec l’idée que la musique peut et doit aller à la rencontre de tous les publics.

Vous rejoignez l’aventure de l’orchestre symphonique régional : en quoi ce projet vous a-t-il attirée ?

Ce projet me touche particulièrement par sa double dimension artistique et pédagogique. Il s’agit de réunir de jeunes musiciennes et musiciens issu(e)s de plusieurs conservatoires autour d’un programme ambitieux, travaillé dans des conditions proches de celles d’un orchestre professionnel.
C’est une chance incroyable pour eux d’expérimenter le fonctionnement d’un grand ensemble : rigueur, écoute mutuelle, précision rythmique… mais aussi le plaisir de partager une aventure collective.
Ce qui m’attire, c’est précisément cette rencontre entre l’exigence artistique et l’énergie de la jeunesse. On sent une soif d’apprendre, une envie de se dépasser, et c’est très stimulant pour une cheffe comme moi. Ce type de projet est une vraie étape de formation : il permet d’acquérir des réflexes d’orchestre, mais aussi de prendre conscience de la puissance expressive que l’on peut dégager ensemble.

Que représente pour vous l’engagement auprès des jeunes générations de musiciennes et musiciens ?

C’est une question essentielle pour moi. En tant que cheffe récemment diplômée, je me considère encore comme faisant partie de cette jeune génération. Cette proximité d’âge crée un lien particulier avec les jeunes artistes : ils sont dirigés par quelqu'un qui partage encore une partie de leur parcours et de leurs questionnements. Cela rend les échanges plus directs, plus naturels.
J’aime la fraîcheur et l’engagement que l’on trouve dans les orchestres de jeunes. Leur motivation est palpable et cela se ressent immédiatement dans leur jeu. Ils n’ont pas peur de se donner à fond, de vibrer ensemble, et cette énergie crée une vraie connexion avec le public. Pour moi, travailler avec eux n’est pas seulement une façon de transmettre, c’est aussi une manière de nourrir ma propre pratique. Leur enthousiasme me rappelle chaque jour pourquoi j’ai choisi ce métier : pour partager, pour transmettre et pour vivre intensément la musique.

Que pouvez-vous nous dire du programme de cette édition, dédié aux poèmes symphoniques ?

Le poème symphonique est un genre fascinant, né au XIXe siècle avec Franz Liszt, qui a cherché à donner à l’orchestre une fonction nouvelle : raconter une histoire, peindre un paysage ou traduire un drame sans paroles. C’est un terrain de jeu idéal pour un orchestre de jeunes, car il sollicite toutes les couleurs, toutes les dynamiques et toutes les nuances expressives possibles.
Le programme que nous interpréterons illustre la richesse de ce genre. Liszt, avec Bruits de fête, ouvre sur l’éclat, la brillance et le souffle virtuose. Smetana, dans Des forêts et prairies de Bohême, nous plonge dans la nature et les paysages, avec une écriture très évocatrice. Duparc, avec Lénore, apporte une dimension plus sombre et dramatique, inspirée de la littérature fantastique. Enfin, Sibelius, dans Finlandia, fait résonner un élan patriotique irrésistible, devenu un véritable symbole national.
Chaque œuvre représente une facette du poème symphonique et constitue un défi spécifique pour les jeunes instrumentistes : précision rythmique, phrasé lyrique, intensité dramatique ou puissance collective. C’est donc à la fois un programme exigeant et enthousiasmant, qui invite musiciens et public à un grand voyage musical et émotionnel !

Retrouvez l'orchestre symphonique régional à l'Auditorium de Bordeaux vendredi 24 octobre à 20h (gratuit sur réservation auprès de l'Opéra).
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L'orchestre symphonique régional se produira également samedi 25 octobre à 18h au Théâtre Quintaou d'Anglet (gratuit sur réservation auprès de l'office de tourisme d'Anglet).