Deux élèves composent pour l'ONBA !
Jeudi 27 mars, 2 élèves de la classe de composition du conservatoire, Fanny Libert et Léo Gaillard, ont eu le privilège de travailler avec l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine et son chef assistant Daniel Joseph sur l’interprétation de leurs œuvres, 2 pièces inédites spécialement créées pour l’orchestre et intitulées "Quand tu nous tiens" et "Conditions du jour prochain".
Depuis près de 6 mois, Fanny et Léo composent et échangent à raison d’une séance par semaine avec leur professeur Jean-Louis Agobet.
Un travail colossal, de l’inspiration initiale à l’écriture, de la relecture à la réalisation du matériel d’orchestre.
Lors de cette première lecture "grandeur nature", les retours du chef et des musiciennes et musiciens de l’orchestre ont permis aux élèves de régler certains détails d’écriture et de finaliser leurs compositions, avant d'envisager leur restitution en concert.
Initié en 2018, ce partenariat entre l’Opéra de Bordeaux et notre établissement donne corps à nos missions de transmission, d’accompagnement et de professionnalisation des jeunes compositrices et compositeurs en formation, contribuant ainsi à faire émerger de nouvelles œuvres pour le répertoire orchestral.
Un grand merci à l’ONBA et son chef assistant pour cette opportunité exceptionnelle !
Et un immense bravo à Fanny Libert et Léo Gaillard pour leurs créations.
Fanny Libert (24 ans) nous parle de son œuvre, "Quand tu nous tiens".
Nous élaborons au travers de cette pièce une situation de jeu, dans laquelle le chef d’orchestre découvre, tel un enfant avec un nouveau "jouet", l’impact de ses gestes sur la réalité sonore et visuelle qui lui fait face.
Un univers dont les lois se laissent peu à peu découvrir émerge et évolue au gré des différentes étapes de jeu du chef dont l’humeur varie, passant par des états de découverte contemplative, d’euphorie et d’excitation dans l’amusement, ou de frustrations lorsque le "jouet" ne répond plus comme prévu. La matière et le corps sonore orchestral se trouvent modelés, déformés, et modulés en temps réel par les gestes de direction.
De cette situation, naît et évolue une certaine ambiguïté et la question de savoir si le mouvement commande le son et/ou inversement.
L’interrogation et le doute quant à "qui forme quoi" réside, tout comme l’impression de savoir au quotidien que nous formons et organisons nos gestes, autant qu’ils nous donnent forme et nous définissent.
Léo Gaillard (23 ans) nous parle de son œuvre, "Conditions du jour prochain".
Pour la composition de cette pièce, je me suis inspiré du souvenir d'un voyage à Florence, où j'ai vécu une violente tempête accompagnée d'un orage particulièrement impressionnant. Ce souvenir a guidé ma réflexion tout au long du processus de composition.
Représenter un orage en musique n'a rien de nouveau : d'autres compositeurs bien plus talentueux l'ont déjà fait, comme Vivaldi ou Beethoven. Mais qu'en est-il lorsque l'on dispose de tous les moyens modernes qu'offre l'orchestre aujourd'hui ?
De plus, cette pièce, par la nature même du souvenir qui l'a inspirée, fait référence au "Souvenir de Florence" de Tchaïkovski, une œuvre qui occupe une place essentielle dans mon parcours musical.
